Mes dernières lectures

Cette semaine, je vous présente mes lectures des derniers mois. Plein de beaux textes concernant la mobilité, son histoire, mais aussi sur les défis des villes actuelles et de leurs dirigeants. Vous y retrouverez aussi quelques passages que j’ai trouvé pertinent d’ajouter ainsi que les liens pour vous procurer l’un de ces livres si l’envie vous prend!

Personnellement, la grande majorité de mes livres proviennent de la Librairie Pantoute sur la rue Saint-Joseph dans Saint-Roch; il y a également une succursale sur la rue Saint-Jean dans le Vieux-Québec. Je vous recommande cet endroit pour encourager nos librairies indépendantes! De plus, en tant que membre, vous accumulez l’équivalent de 15% de la valeur des livres achetés. À l’achat du 15^e livre, ce montant est débloqué et peut s’appliquer à votre facture!

Comment survivre aux controverses sur le transport à Québec?

Auteurs : Jean Dubé, Jean Mercier et Emiliano Scanu
Nombre de pages : 221
Année de publication : 2021

Ce livre est parfait pour ceux qui souhaitent en apprendre plus sur les enjeux de transport à Québec et de quelle façon ce débat est devenu aussi polarisé au cours des dernières années. Il se lit facilement et expose l’historique des démarches effectuées par l’administration Labeaume afin de doter Québec d’un réseau de transport structurant.

Le livre se limite à la période de l’administration Labeaume, car au moment de la publication et même de l’écriture du livre, les élections municipales de 2021 n’avaient pas encore eu lieu.

Ce que je trouve intéressant de ce livre, c’est qu’il aborde le sujet selon le point de vue de différents experts, soit un économiste, un expert en sciences politiques et un sociologue, ce qui permet de brosser un portrait global de la situation et des enjeux.

La plupart du temps, lorsqu’on aborde les enjeux liés aux transports, ceci tend à polariser le débat et oppose facilement par exemple la gauche et la droite politique, les citadins et les banlieusards, etc.. En revanche, plusieurs opinions affectent autant les deux partis, soit l’impact sur les communautés, les coûts sociétaux et l’offre en services de transport et de proximité.

J’aime aussi l’historique entourant ce débat qui est décrit dans le livre. Ceci aide à comprendre comment on en est rendu là. Pourquoi un tramway? Pourquoi un 3^e lien entre les deux centres-villes? Pourquoi l’un est opposé à l’autre?

Bref, pour les néophytes sur ce sujet ou qui veulent en apprendre un peu plus, c’est une lecture simple et efficace qui pourra vous orientez davantage à travers toutes les controverses sur le transport à Québec!

Voici quelques passages qui ont particulièrement retenu mon attention :

« La région métropolitaine de Québec, avec ses 720 000 habitants, correspond à 75% de la superficie de celle de Montréal tout en étant cinq fois moins peuplée. »
– Fortin et Després, 2011, p.17

« Sans une certaine diversification de l’offre de transport, on contribue ainsi à rendre peu compétitifs les modes de déplacement alternatifs à la voiture. Ce renforcement pousse naturellement à une situation ou le seul moyen de déplacement efficace devient la voiture… ce qui pousse à revendiquer plus de routes et de moyens pour les entretenir. »
Chapitre 3, p. 125

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https://pantoute.leslibraires.ca/livres/comment-survivre-aux-controverses-sur-le-jean-dube-9782897912789.html

Montréal en chantier – Les défis d’une métropole pour le XXIe siècle

Auteurs : Jonathan Durand Folco
Nombre de pages : 256
Année de publication : 2021

Ce livre peut davantage intéresser les lecteurs et lectrices qui désirent approfondir leurs connaissances sur les enjeux que vit actuellement Montréal en tant que Métropole. Il regroupe plusieurs essais sur de grands thèmes comme l’habitation, l’innovation et la participation, lesquels sont divisés en sous-sujets sur un aspect précis de la réalité montréalaise.

C’est en partie grâce à ce livre que j’ai trouvé une façon de m’impliquer personnellement dans les défis auxquels font face les villes, avec le principe des communs numériques, soit une plateforme autogérée par la communauté. Bien que je sois présentement seul à publier sur mon blog, j’aimerais éventuellement que d’autres citoyens publient également leurs idées.

Selon les essais présentés dans ce livre, il est question de logement, de mobilité durable, de (éco)fiscalité, de développement numérique, de participation citoyenne et de gentrification.

Ce livre n’est pas nécessairement une petite lecture de chevet simple, puisqu’il entre en profondeur dans des sujets qui méritent de prendre le temps de les découvrir, et ensuite de les comprendre.

Voici quelques passages qui ont particulièrement retenu mon attention :

« […], en remplaçant « l’avoir plus » par le « faire ensemble », les communs introduisent l’idée que l’abondance ne réside pas dans l’accumulation de capital, mais dans la multiplication des liens et réseaux d’entraide et de coopération ».
– L’économie des communs à Montréal, 2021, Marie-Soleil L’Allier

« L’impôt foncier est un taux fixe dont l’importance décroît avec l’augmentation du revenu – n’étant pas proportionnel au revenu, il est qualifié de régressif. […] Par exemple, les petits commerces et les magasins de grandes chaînes d’une même artère commerciale, s’ils sont propriétaires, paient le même taux d’impôt foncier, alors que leurs profits sont loin d’être les mêmes (pour une valeur foncière similaire) ».
– Repenser la fiscalité municipale montréalaise, 2021, Maude Cournoyer-Gendron

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Histoire des ville nord-américaines

Auteurs : Harold Bérudé
Nombre de pages : 174
Année de publication : 2022

De retour dans une lecture de chevet, ce petit livre simple et efficace relate l’histoire des villes nord-américaines, et principalement leur développement selon différentes périodes marquantes de l’histoire (industrialisation, guerres mondiales, etc.).

Ce que j’ai beaucoup aimé de ce livre, c’est le récit de l’évolution de l’urbanisme en lien avec les nouvelles technologies en termes de transport. C’est-à-dire, l’arrivée des tramways dans les quartiers qui a changé le mode de déplacement, qui était à l’époque principalement à pied, par un nouveau moyen plus efficace et fiable. Par la suite, ce sera l’automobile qui viendra bouleverser les modes de déplacement pour se rapprocher de ce que nous connaissons aujourd’hui.

Ce livre ne traite pas seulement de la mobilité, mais également des époques marquantes d’intervention ou de changements au sein des communautés, tels que les quartiers de la grande bourgeoisie (Golden Square Miles), les red-light districts, les grands parcs urbains (Parc du Mont-Royal et Plaines d’Abraham), l’arrivée des gratte-ciels et les divisions raciales du territoire.

Voici quelques passages qui ont particulièrement retenu mon attention:

« […] Les entreprises de tramways poseront désormais des rails vers les secteurs promis à forte densification et, parallèlement, les promoteurs immobiliers favoriseront les zones desservies par les tramways. […] Pour la première fois de l’histoire, c’est le transport en commun qui structure le développement de la ville ».
– Le Tramway et la fin de la ville piétonne, 2019, Harold Bérubé

« La principale réponse des élites politiques à ce problème [visibilité de la prostitution dans les rues des secteurs commerciaux] sera de réprimer la prostitution de rue et de confiner de plus en plus le commerce du sexe à l’intérieur de bordels, eux-mêmes situés dans des quartiers précis, généralement situés à l’écart des secteurs fréquentés par la «bonne société ».
– Les red-light districts, quartier du vice, 2019, Harold Bérubé

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11 brefs essais pour des villes résilientes et durables – réflexions de la relève municipale

Auteurs : Maïté Blanchette Vézina, Stéphane Boyer, Loïc Blancquaert, Julie Bourdon, Maryline Charbonneau, Émilie Grenon Gilbert, Myriam Nadeau, Marie-Frédérique Ouellet, Philippe Pagé et Virginie Proulx
Nombre de pages : 192
Année de publication : 2021

Ce livre réunit les visions d’une nouvelle génération d’élu(e)s municipaux partout au Québec sur la gestion des villes et l’impact de leurs décisions en temps de crise climatique. J’aime beaucoup que cet ouvrage n’inclut pas seulement les dirigeants de grandes villes québécoises (Montréal, Québec, Gatineau), car souvent la population a tendance à croire que les idées plus écologiques et durables proviennent toujours des quartiers centraux des villes. En effet, ces essais sont rédigés par des acteurs de la scène municipale provenant des quatre coins de la province, du Bic à Saint-Jean-sur-Richelieu et de Granby à Sainte-Luce, comme quoi les défis d’une municipalité peuvent aussi être ceux d’une autre.

Les thèmes abordés peuvent parfois s’appliquer à tous, comme l’importance de l’implication citoyenne pour construire la ville de demain, et parfois plus locale comme les inondations et l’occupation du territoire.

Ce qui est plaisant de ce livre, c’est que le lecteur peut passer d’un essai à un autre sans nécessairement le faire en ordre. Simplement choisir le thème qui nous intéresse et s’y plonger pour en apprendre sur les défis qui y sont reliés.

Voici quelques passages qui ont particulièrement retenu mon attention :

« Il faut éviter de creuser un fossé générationnel ou social dans la population et s’assurer de transmettre des informations transparentes et accessibles à tous, en tout temps ».
– Ville intelligente, comment bâtir des villes solidaires et audacieuses pour faire face à l’avenir, p.37, Maryline Charbonneau

« […] le transport [automobile] représente 20% des dépenses des ménages, celui-ci étant donc au deuxième rang de leurs priorités, après le logement et avant l’alimentation[!!!] »
– Sans voiture c’est bien, à vélo c’est mieux, p.74, Émile Grenon Gilbert

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La ville analogique – Repenser l’urbanité à l’ère numérique

Auteurs : Guillaume Ethier
Nombre de pages : 100
Année de publication : 2022

Merveilleuse lecture de moins d’une centaine de pages qui pousse à réfléchir sur la présence du numérique, pas seulement dans notre vie, mais la place qu’elle occupe de plus en plus dans les villes. L’auteur présente sa vision de l’évolution d’une ville qui prend le temps de pondérer le pour et les contre de la présence technologique dans nos vies, sans jamais la réfuter.

J’ai adoré de quelle façon il aborde cette vision de la ville du futur sous quatre grandes thématiques soit, Lente, Tangible, Intime et Imparfaite pour en faire ressortir les aspects que la technologie ne peut pas égaler (ou pas encore) à la « vraie vie ».

Je recommande fortement cette lecture à tous ceux et celles (et je m’inclus ici) qui se retrouvent beaucoup trop souvent sur leurs cellulaires ou autres appareils sous prétexte qu’il faut rester disponibles en tout temps.

Voici quelques passages qui ont particulièrement retenu mon attention :

« […] la technologie impulsée par le capitalisme a considérablement accéléré nos moyens de transport et communication, ce qui, paradoxalement, ne nous a pas permis de libérer du temps hors travail, mais plutôt eu pour effet de nous rendre plus productif durant les heures travaillées. L’accélération est un leurre, elle nous mobilise pour créer l’état d’instabilité ininterrompu dans lequel le capitalisme s’épanouit. Résultats des courses? On passe aujourd’hui autant d’heures à se déplacer en voiture qu’on le faisait autrefois à pied, sauf qu’on franchit maintenant de plus grandes distances ».
– Lente, p.45

« […] si l’espace public a en effet largement migré vers la sphère numérique, est-on en train d’assister à une sorte de permutation des espaces public et privé? La ville serait-elle devenue une extension du domaine résidentiel, un lieu de plus en plus utilisé à des fins domestiques, comme se reposer et se divertir, tandis que la quasi-totalité de nos rapports « publics » se produiraient désormais en ligne, chez soi ou ailleurs, mais toujours en face d’un ordinateur ».
– Intime, p.62

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