Cette semaine, je vous présente le potentiel de la rue Victoria pour en faire un lien actif facilitant les déplacements depuis le secteur de la rue Cartier jusqu’à la rivière Saint-Charles, en passant par le quartier Saint-Sauveur.
Une rue déjà identifiée par la ville de Québec et autres organismes communautaires
Le printemps dernier, dans le cadre du LAB de déminéralisation et de verdissement, la ville de Québec a annoncé que la rue Victoria avait été choisie comme rue partagée pour l’année 2022. La Ville en profitera pour effectuer une collecte de données sur la rue Victoria afin de voir le potentiel à long terme d’aménagements urbains pour la rendre partagée en permanence, tel que la rue Sault-au-Matelot (Vieux-Québec) et la rue Sainte-Claire (Saint-Jean-Baptiste).
Pour la Ville, une rue partagée « favorise une saine cohabitation entre piétons, cyclistes et automobilistes sur la voie publique. La vitesse y est limitée à 20 km/h et le stationnement demeure permis selon la signalisation en place. »
L’année dernière, la rue Victoria avait vu ses intersections « sécurisées et animées » par la présence de bacs à fleurs, d’œuvres d’art au sol, de mobilier urbain et de supports à vélos. Ces interventions n’étaient qu’éphémères, soit de juin jusqu’à la mi-octobre, quoique les œuvres d’art peintes sur la chaussée perdurent encore aujourd’hui.
La rue Victoria a aussi été identifiée par le comité Verdir Saint-Sauveur avec Nature Québec comme un corridor potentiel de biodiversité reliant le coteau Sainte-Geneviève à la rivière Saint-Charles. Selon les sondages réalisés au cours des dernières années, la rue Victoria, et principalement ses escaliers, constitue le lien piétonnier le plus achalandé pour se déplacer entre la Haute-ville et la basse-ville. De ce fait, la ville de Québec a identifié la rue Victoria comme l’un des axes piétonniers prioritaires à déneiger, selon sa politique de viabilité hivernale.
En 2016, la rue Victoria a été sélectionnée comme l’un des quatre secteurs d’intervention à prioriser dans le quartier selon le plan de mobilité durable du quartier Saint-Sauveur. Finalement, la rue Victoria constitue également l’un des corridors scolaires du secteur.
Une remontée mécanique
Dans les promesses électorales de l’administration Marchand, l’implantation de remontées mécaniques entre la basse-ville et la Haute-ville y est proposée. Je crois que la rue Victoria serait l’endroit parfait pour le quartier Saint-Sauveur et le secteur de Cartier.
D’ailleurs, des remontées mécaniques, comme l’ascenseur du Faubourg au pied de la côte d’Abraham ou encore le funiculaire dans le Petit-Champlain, sont déjà présentes à Québec depuis longtemps.
De nouvelles technologies sont actuellement utilisées un peu partout à travers le monde, principalement en Europe. Ci-dessous, vous retrouverez un exemple d’un projet d’ascenseur urbain, en France. Une intégration architecturale réussie à son environnement marquerait le paysage du coteau Sainte-Geneviève et unifierait la Basse-ville à la Haute-ville.
De plus, la ville de Québec s’affaire présentement à rénover le clocher de l’Église Saint-Sauveur, point central du quartier, mais également un élément visuel distinctif du corridor. Il constitue déjà, et depuis longtemps, un emblème de Saint-Sauveur, et d’avoir une remontée architecturalement marquante, créerait un lien visuel entre ces deux symboles.
Dans une prochaine publication, je m’attarderai principalement à la remontée elle-même et ses aménagements mitoyens, car son intégration au coteau Sainte-Geneviève permettra de réellement créer un lien fort entre la Haute-ville et la basse-ville.
Les constats
Il est facile de constater que cette rue joue déjà un grand rôle dans la mobilité du quartier et même dans celle des quartiers limitrophes. Pourtant, il n’y a aucun aménagement en ce sens. Présentement, la rue Victoria n’a pas d’intersection sécurisée, pas de dispositifs de réduction de la vitesse automobile ni de végétation.
À mon avis, cette rue devrait devenir un axe fort dans le quartier et même au sein de l’arrondissement, car son potentiel est immense en termes de mobilité active et durable pour la ville de Québec. Je crois qu’il faut profiter de l’implication de la Ville et du LAB de déminéralisation et de verdissement pour faire aboutir un projet consciencieux du milieu et des citoyens.
En analysant les divers documents/études/projets traitant de ce sujet, je me suis mis à observer globalement cet axe. Voici quelques constats :
- Une collecte de données en cours par le LAB de déminéralisation et de verdissement et la ville de Québec pour en faire une rue partagée permanente
- Un corridor potentiel de biodiversité entre la rivière Saint-Charles et le coteau Sainte-Geneviève par le comité Verdir Saint-Sauveur et Nature Québec
- Le lien piéton le plus utilisé pour les déplacements entre la Haute-ville et la Basse-ville
- Un des axes prioritaires à déneiger par la ville de Québec
- Un corridor scolaire du secteur
- Un secteur à prioriser dans le plan de développement durable du quartier
- L’intention d’implanter une remontée mécanique dans la plateforme électorale de l’administration Marchand
L’analyse sociale du corridor
Parmi tous ces constats, il faut ajouter le potentiel de relier plusieurs lieux et secteurs par un axe fort de mobilité et joindre certains objectifs de la Ville. En effet, sur le parcours de 1,6 km partant de la rivière Saint-Charles, en passant par la rue de Carillon, la rue Victoria, la rue Sherbrooke et l’avenue Cartier, on retrouve dans un rayon de 200 m, (voir carte) :
- La passerelle des Trois-Sœurs, reliant Saint-Sauveur/Saint-Roch à Vanier
- Le parc linéaire de la rivière Saint-Charles
- Le parc Victoria
- La Patro Laval
- L’école primaire Sacré-cœur
- Le stationnement de la rue de Carillon qui sera redéveloppé pour accueillir une garderie, un organisme communautaire et des logements pour aînés abordable
- Le secteur commercial de la rue Saint-Vallier Ouest
- Le parc Durocher qui sera refait à neuf au cours de la prochaine année
- La bibliothèque Saint-Sauveur
- La Maison des jeunes, la maison Revivre et le Pignon bleu
- L’église Saint-Sauveur dont le clocher sera restauré
- L’école primaire Marguerite-Bourgeois
- Le centre communautaire Édouard-Lavergne
- Les escaliers Victoria et possiblement un nouveau lien mécanique
- Le parc de la côte Sauvageau
- Le parc des Franciscains
- Le parc Lucien-Borne
- Le centre communautaire Lucien-Borne
- L’école secondaire Joseph-François-Perreault, présentement en agrandissement
- Le secteur commercial de l’avenue Cartier
Le principal enjeu qui freine les personnes à utiliser ce lien, est le dénivelé entre la Haute-ville et la Basse-ville. En aménageant un lien fort et accessible pour tous (enfants, personnes âgées, poussettes, mobilité réduite), ce lien permettrait de capter et générer davantage de déplacements actifs, et ainsi améliorer la qualité de vie des citoyens.
La vision
Tel que mentionné précédemment, dans de futures publications, je m’attarderai à la remontée mécanique, mais j’aimerais aussi réfléchir au design urbain du corridor. L’idée est de piétonniser la rue à l’année, aménager une piste cyclable, verdir le corridor et encadrer les déplacements de façon sécuritaire.
Ce lien est déjà celui le plus utilisé pour les déplacements actifs pour rejoindre la Haute-ville, en plus d’être un corridor scolaire pour les enfants du quartier. Selon moi, les aménagements devraient refléter davantage sa réalité.
